Karasu
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| Sujet: Et Karasu. Mar 23 Mar - 20:58 | |
| Un brin de ... De curiosité ?
(c) shapovalov | ▬ Puf ;; Karasu. ▬ Age ;; 13 ans. ▬ Genre ;; Féminin. ▬ Localisation ;; Proche de Paris. ▬ Scolarité ;; Cinquième B. ▬ Chant ;; Il vous faut travailler plus, monsieur du Corbeau ! <3
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Un brin de ... D'intérêt ? •• Vos livres préférés ;; Trop nombreux, je ne peux pas les départager, mais je vais quand même vous dire mon style de bouquin, avant j’aimais le fantastique, mais ça m’est vite passé, là je suis plutôt dans le réaliste, littérature XIXe siècle-XXe siècle, parfois XVIIIe (j’aime bien les contes philosophiques de Voltaire) mais pas avant, du moins, pas en ce moment. •• Votre genre de musique ;; Du bon rock, de vieux groupes en général, y en a de nombreux, et sinon, la musique classique ne me laisse pas sans effet. •• Vos films préférés ;; J’aime les films longs, où j’ai le temps de m’attacher aux personnages pour mieux pleurer à la fin xD. L’Empire du Soleil de Spielberg, j’ai vraiment pleuré, musique sublime, décors magnifiques, et très bon scénario, l’Auberge du Sixième bonheur de Mark Robson, celui-ci m’a vraiment accrochée, et émue. Ensuite, Racines tiré du livre d’Alex Haley, c’est une série, mais j’avais quand même envie de mettre ce nom, le soir, j’allais toujours allumer la télé pour aller voir la suite, très triste aussi (décidemment), Gran Torrino de Clint Eastwood, beaucoup d’humour, mais pas que, l’Echange, toujours de Clint Eastwood, là, sortez vos mouchoirs. J’ai aussi adoré Slumdog Millionnaire, c’est vraiment un très beau film. Et puis, pour changer de ton After Hours de Martin Scorsese, film stressant, cauchemardesque, et très … étrange ^^. •• Votre passion, vos loisirs ;; Hmm .. Alors, je fais du théâtre, pour un peu m’éclater, puis sinon, je fais de la chorale pour un peu me faire chier, non, mais ça commence tout simplement à me saouler, enfin, je dois finir l’année. •• Une citation que vous aimez ;; Si les Anglais peuvent survivre à leur cuisine, ils peuvent survivre à tout. Georges Bernard Shaw. Quelle profondeur. Non, j’déconne, bien qu’elle soit quand même marrante à sortir pendant un cours d’Anglais. Ne vous demandez pas si j’ai déjà essayé .. J’en ai beaucoup, mais celle-ci m’a vraiment touchée : Je sais que je ne sais rien. Socrate. Me demandez pas pourquoi •• Votre découverte du forum ;; Champi m’en a parlé car j’aimais bien IoC (Ink of Cats). •• Le pourquoi de votre inscription ;; J’aimerais progresser dans les textes en prose, en poésie, je ne pense pas avoir trop de problèmes, je peux progresser seule, en prose, c’est une toute autre histoire, croyez-moi. •• Ce que vous attendez du forum ;; De la bonne ambiance, de l’entraide, et puis des de quoi apprendre.
Un brin de ... De passion ? ▲▲ Au jugé, votre niveau de rp ;; Mon niveau d’RP n’est pas excellent, j’enfonce des portes ouvertes en prose. ▲▲ Vos points forts, vos faiblesses ;; Je m’appuis beaucoup sur le descriptif, mais c’est bien la seule chose qui me tire d’affaire, je commence aussi à jouer avec le cynisme, mais ce n’est pas encore ça xD Sinon, je m’en sors mieux dans les textes traitant la mélancolie, la nostalgie, la haine, le dégoût, la folie, l’angoisse, plutôt que dans les textes humoristiques, joyeux, agréables. Mes faiblesses ? Ben, je tourne en rond, je fais parfois de longues phrases pour ne rien dire, je me perds dans mes idées qui sont toujours désordonnées, ce qui nous donne un truc un peu brouillon. Genre, des fois je parle en soutenu, puis tout d’un coup en familier, je fais une longue description, puis je n’en fais plus. Bref, y a du boulot. ▲▲ Un de vos textes ;;
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La conférence
Mlle Le Bouter était anxieuse, et ne cessait de regarder l’heure, avec un rictus nerveux, des flocons tombant sur son chignon serré. Quelle saleté, cette neige à n’en plus finir. Sa mallette à la main croulant sous le poids des feuilles noircies de formules complexes, et son cigare pendant à ses lourdes lèvres lui donnaient l’allure d’un homme. En effet, Mlle Le Bouter ayant atteint une quarantaine d’années, avait abandonné toute sa féminité pour son travail, elle en était devenue grinçante et extrêmement égoïste, c’était d’ailleurs la raison pour laquelle aucun garçon ne l’avait approchée, mais, elle n’en était pas incommodée pour autant. Ses yeux d’un vert froid ne quittaient pas le cadran de sa montre qui indiquait seize heures, et, à plusieurs reprises elle avait bousculé des passants dans son interminable marche, sans même tressaillir. En ce moment même, cela ne comptait pas énormément pour elle, ce qui l’importait c’était cette fichue conférence sur «Les six opérations de Grothendieck et le formalisme des cycles évanescents dans le monde motivique», à l’autre bout de Paris, bien sûr. Elle s’arrêta brusquement au métro de Belleville. C’était là, qu’elle devait prendre son premier train. Mlle Le Bouter descendit d’un pas décidé dans ce qu’elle appelait les enfers parisiens. Toute cette foule grouillant comme des rats dans une cage, cette chaleur asphyxiante, cette odeur de sueur permanente, l’exacerbait plus qu’autre chose. Au moins, elle serait abritée de la neige. Elle sortit alors quelques piécettes de sa poche, pour se rendre au guichet où elle demanda son ticket pour la station Châtelet. La demoiselle descendit alors dans ces galeries souterraines, où les gens, comme de vulgaires fourmis allaient et venaient, pour se rendre sur le quai de son train. Sa montre indiquait alors seize heures et quinze minutes, largement suffisant pour être arrivée à dix-sept heures devant son public.
Mlle Le Bouter resta debout bien que les sièges du quai soient vides. Par simple principe elle préférait éviter ces places toutes inondées par la sueur qui avait traversé leurs pantalons. Seize heures vingt. Le métro de la ligne onze arriva enfin. Elle n’attendit pas que le vieillard aussi lent qu’un étudiant en train de se rendre à son examen descende pour se ruer dans le train. Mlle Le Bouter répétait sans cesse que ces gens-là étaient vraiment des parasites du métro. Châtelet était le terminus, de là elle devrait encore prendre l’une des ces cages infernales dans la ligne sept pour Jussieu. Mlle Le Bouter avait l’impression d’étouffer entre un homme qui n’arrêtait pas de renifler de manière sonore, et, un autre qui ne cessait de bailler faisant profiter de son haleine à tous ses heureux voisins. Nauséeuse, elle ferma les yeux, tant la lumière blafarde du wagon lui donnait la migraine.
Les aiguilles de sa montre pointaient le seize heures quarante, quand le métro s’arrêta brusquement manquant de faire tomber à terre notre agoraphobe. Elle descendit poussée par la foule, avec une angoisse qui lui brûlait l’estomac. Mlle Le Bouter se rendit alors sur le quai qui la mènerait, enfin, vers Jussieu. Des gouttes de sueur perlaient à présent sur son front, et sa main droite cramponnant la poignée de sa mallette était devenue grasse : elle regrettait presque la neige de tout à l’heure. Il était seize heures quarante cinq quand une voix de femme agaçante retentit : « En raison d’un mouvement social, le trafic est perturbé, veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée, merci de votre compréhension. ». Merci de votre compréhension, ils sont bien gentils ces flemmards de grévistes, pensa Mlle Le Bouter. Non, sans colère, elle prit l’initiative de prendre un bus, cela serait bien entendu, plus long, mais bon, il valait mieux arriver quinze minutes en retard plutôt que d’annuler cette importante conférence qu’elle préparait depuis des mois. En pensant à cela, elle serra très fort la poignée de sa mallette, contenant ses précieuses notes, avec ses mains visqueuses, souillées par les piliers de la rame du métro.
Quand, elle remonta, elle se rendit compte à quel point il faisait froid, elle eût même l’impression que son cœur avait cessé de battre quelques instants. Une épaisse couche de neige glaça ses pieds seulement protégés par des chaussures à talon, qu’elle mettait toujours – même par ce temps là – pour le simple plaisir de se sentir plus haute. De gros flocons de neiges vinrent se poser pour fouetter son front à présent fiévreux. Heureusement, elle rejoint l’arrêt de bus le plus proche, regardant les horaires : le prochain bus était pour dix-sept heures … dans dix minutes. Ses jambes ne cessaient de trembler, et Mlle Le Bouter ne pût s’empêcher de s’asseoir, tant le vertige lui venait. Elle posa sa tête contre la vitre, et attendit sous le tic-tac incessant de sa montre. Aucun bus n’arriva, ni à dix-sept heures, ni dans les dix minutes qui suivirent. Mlle Le Bouter, quand elle finit par se lever pour faire le chemin à pied, dépitée, comprit vite pourquoi, en glissant avec ses chaussures à talon, se mettant ainsi dans une position que même une danseuse n’aurait pas réussi à obtenir. Du verglas. Quelle horreur ! Peut-être qu’un taxi daignerait encore la prendre, mais, aucun ne se pointait à l’horizon. Il fallait qu’elle commence le trajet à pied pour le moment. Encore fallait-il se mettre debout, et ce fût un distributeur de tracts qui lui tendit la main, l’aidant à se relever et lui donnant une maudite publicité sur les voitures. Mlle Le Bouter, grogna un faible merci, et jeta cette paperasse, qui lui mettait trop l’eau à la bouche, dans la poubelle la plus proche.
Elle commença alors à longer la place du Châtelet surmontée d’un grand ange d’or qui semblait la narguer. Elle se surprit même à rêver d’avoir des ailes, dans ce genre de situation. Son esprit trop lucide la ramena vite sur terre, et elle s’engagea vers le pont, face à elle, qui enjambait la Seine, en prenant garde à ne pas glisser. La conférence devait durer deux heures, peut-être que les autres chercheurs renommés qui allaient la regarder … l’attendraient ? Il n’y avait plus qu’à espérer. Que pouvait-elle faire de plus ? Mlle Le Bouter accéléra l’allure, en y pensant et atteint le pont, non sans aucun mal. Soudain, elle sentit sur ses mains, une désagréable sensation, la neige la frappait fort, et sa peau, autrefois livide, rougit sous le choc. Il grêlait. Désespérée, elle courut autant qu’elle pût, elle était presque la seule dehors, comme elle enviait les gens chez eux ou assis au fond de leur bureau, alors qu’elle se trouvait dans cette pareille misère. Elle avait enfin quitté l’Ile de la Cité, et elle débouchait dans le quartier Latin, habituellement bondé. Enfin, les squatteurs, car c’est ainsi qu’elle appelait les touristes, avaient préféré rester dans leur hôtel six étoiles ce jour-ci. Il ne restait que quelques étudiants sortant des librairies Gibert accablés par les intempéries. Pour couronner le tout, Mlle Le Bouter à force d’heurter les pavés avec ses chaussures aussi rapidement, cassa l’un de ses talons. Alors, tout en boitant, elle continua sa route, penaude, laissant tomber l’affaire. Son mascara avait coulé, son fond de teint s’étendait lamentablement sur tout son visage et son rouge à lèvre dégoulinait jusqu’à son menton. Elle qui s’était tant préparée pour cette conférence, maintenant, elle l’avait oubliée. Pitoyable, elle titubait dans les immenses rues de Paris, une demi-heure s’écoula ainsi. Puis, au loin, à travers la grêle, dans la brume grisâtre, elle aperçut une tâche jaune, rapide comme un éclair. Alors, n’y croyant presque pas, elle se jeta sur la route. C’était, comme elle l’avait imaginé, un taxi. Ce dernier freina brusquement et Mlle Le Bouter ouvrit la portière avant de se jeter sur les sièges en cuir d’un brun moisi, posant sa mallette où se trouvait son argent et tendant toute cette petite fortune au conducteur.
« - Jussieu, Monsieur, je vous en supplie, gémit-elle, soulagée. - Bah, ouais bien sûr … », répondit le conducteur étonné d’un tel comportement.
Elle ne dit plus mot durant tout le trajet. Et quand ils furent arrivés à destination, le chauffeur du taxi se garda bien de lui rendre l’argent qu’elle avait donné en plus, trop heureux de ce trésor de guerre. De toute manière, Mlle Le Bouter s’en fichait, maintenant, sa nature colérique s’était envolée dans ce moment de stress, ce qui lui importait c’était sa conférence. Elle se rendit dans l’enceinte de l’université Pierre et Marie Curie où elle allait avoir lieu, traversa le parvis, et vola vers l’ascenseur. Elle pressa de son doigt poisseux de transpiration le bouton menant vers le sous-sol où se trouvait l’amphithéâtre. Les portes métalliques se refermèrent, et pendant quelques secondes, qui semblèrent être une éternité elle resta enfermée durant la course de l’engin. Enfin, il s’ouvrit, et elle longea le couloir en courant, la porte se tenait maintenant face à elle. Elle entra.
Plusieurs visages ébahis se retournèrent, quelques murmures se firent entendre, beaucoup de sièges étaient à présent vide, mais, tant pis, il fallait qu’elle commence cette maudite conférence, à tous prix. Chacun la dévisagea, quand elle y pensait, elle ressemblait réellement à une clocharde, une honte l’envahit, mais en vérité, c’était surtout ses mains qu’ils regardaient. Un membre de l’assemblée lui lança à son passage : « Eh bien, votre retard est excusable, vous avez dû beaucoup travailler, même moi, je n’ai pas une telle mémoire … ». Mlle Le Bouter l’ignora ne comprenant pas tout de suite cette remarque, ce fût quand elle se trouva face au pupitre, sans aucune note sur «Les six opérations de Grothendieck et le formalisme des cycles évanescents dans le monde motivique» à poser dessus qu’elle s’aperçu que le chauffeur de taxi n’avait pas seulement gagné de l’argent aujourd’hui.
▲▲ Une de vos poésies ;; Bon, c’est un effet boule de neige, je fais quatre vers d’une syllabe, puis quatre de deux … jusqu’à douze, puis je reviens ^^.
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Rouge
Le vin, Parfum De joie, Se noie, Interdit, Dans les nuits. Connaissance, Renaissance. Flux sur les lèvres, D'un sang si mièvre. Piquant la salive : Les cœurs dérivent. D'abord, un doux slow, Pianissimo, Des ombres et lumières, Une plaie dans les nerfs. Ils la sentent lointaine, La migraine incertaine; Tempête sur leurs langues, Et leur sagesse tangue. Plus loin que les horizons, Plus loin que toute raison, Eve a mordu le bonheur, Avec sa triste fureur. Chaque gorgée est un baiser, Paré de sensualité. Le monde brûle sous les flammes : L'ivresse violente des âmes. L'oubli voile les cieux nébuleux, Et les mirages frappent leurs yeux. (Que les démons, danseurs du supplice, Doivent s'amuser sous les feux du vice) Enfin, les vieux murs de pierre s'écroulent, Les mers ivres les fouettent sous la houle. "Au fin fond de nos verres se cache Eden, Nous louons la Beauté comme notre reine, Et la lucidité comme un criminel, Le réel est gris et sempiternel. Oh, que la folie vole plus haut que les dieux, Prêt des astres roux enflammant tous nos vœux, Rouge de vin, de sang, de chair, de révolte, Ô Rouge libéré, fils du vent désinvolte !" A leurs mots, un sursaut trouble cette hardiesse : Ils tombent de leurs monts avec maladresse, La bise souffle sur leurs derniers vestiges, Et leurs sourires croulent, pris de vertige. Tout n'est que ruine et tout n'est qu'écho Tout n'est que reste après ce soubresaut, Chants des sirènes voulant noyer Ceux qui traversent leurs eaux damnées, A présent encore plus vains, Que les chants et appels des marins. La frénésie s'est endormie, Sous la matinée engourdie. Le rouge devient rose amer, Et la vérité s'éclaire, Sous le ciel de la lumière : Le bonheur est éphémère. Nos rires, maintenant, Sont les soupirs d'avant ! La nausée les entraîne A tituber de haine, Ainsi qu'une danse Guidant la souffrance. Et puis decrescendo ... Tout s'enfuit piano, Les notes volent Et vos paroles Migrent au vent, Rires d'antan. Au revoir, Belle histoire Un beau soir De soiffard. Le vin, Parfum De joie, S'en va.
Dernière édition par Karasu le Mer 24 Mar - 0:03, édité 2 fois |
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